Deux des nombreuses idées reçues sur les paris sportifs est qu’il faudrait parier sur des grosses cotes pour être rentable sur le long terme et que l’on gagnerait plus vite à miser sur de grosses cotes. Or cette idée reçue est d’un point de vue mathématique fausse. Comme j’ai pu le dire dans un précédent article la seule chose qui compte c’est la value. Je vais donc vous montrer au travers de 2 exemples qu’il est possible d’être rentable en misant sur des petites cotes et que miser sur des grosses cotes ne vous fera pas gagner plus vite sur le long terme.
Miser sur des petites cotes, rentable ?
1er exemple, imaginons Raphaël Nadal jouer cent mille matchs de tennis sur terre battue contre yannick Hanfmann, et que pour ces matchs la probabilité réelle de gagner des 2 joueurs soit respectivement de 97,1 % pour Nadal et 2,9 % pour Hanfmann. Les Vrais cotes devraient donc être les suivantes 1,03 pour Nadal (100/97) et 34,4 pour Hanfmann (100/2,9).
Maintenant imaginons que sur ces cent mille matchs le bookmaker commette une erreur de 5 % sur les probabilités réelles de Nadal de gagner le match et que le book estime les probabilités suivantes : Nadal 92,1 % et Hanfmann 7,9 %. Les cotes du bookmaker affichées sur son site seraient donc les suivantes : Nadal 1,086 (100/92,1) et Hanfmann 12,66 (100/7,9).
Nous détectons donc une value sur Nadal car le book a commis une erreur à notre avantage et décidons de parier 1 euros sur ces cent mille matchs sur Nadal.
Nadal va donc gagner environ 97 100 matchs auquel le book va nous reverser 0,086 centimes de bénéfice pour chaque victoire (cote -1) x 1 euros et nous allons donc gagner 0,086 x 97100 soit 8350,6 euros de bénéfice auquel il faudra enlever les 2900 euros de perdu sur les 2900 victoires de Hanfmann.
Notre Bénéfice net s’élevant donc à la fin de ces cent mille paris sur des (petites) cotes à 5450,6 euros.
Nous avons donc démontré dans un 1er temps qu’il était donc mathématiquement possible de gagner sur le long terme en misant sur des petites cotes. Mais faut-il mieux parier sur des grosses ou des petites cotes ?
Prenons un 2ème exemple, imaginons cette fois cent mille matchs de basket entre les Milwaukee Bucks et les Golden States Warriors et que pour ces matchs la probabilité réelle de gagner des 2 équipes soit respectivement de 50 %. Les « Vrais » cotes devraient donc être de 2 pour les Bucks et 2 pour les Warriors.
Maintenant imaginons que sur ces cent mille matchs le bookmaker commette la encore une erreur mais cette fois si de seulement 2 % sur les probabilités réelles des chances de gagner des Warriors. Le book estime les probabilités suivantes : 48 % pour les Warriors et 52 % pour les Bucks. Les cotes du bookmaker affichées sur son site seraient donc 2,083 Warriors et 1,923 Bucks.
Nous détectons donc une value sur les Warriors et parions 1 euros sur ces cent mille matchs sur les Warriors. L’équipe va donc gagner environ 50 000 matchs auquel le book va nous reverser 1,083 euros de bénéfice pour chaque victoire (cote -1) x 1 euros et nous allons donc gagner 50 000 x 1,083 soit 54 150 euros auquel il faudra enlever les 50 000 euros de perdu sur les 50 000 victoires des Bucks.
Notre Bénéfice net s’élevant donc à la fin de ces cent mille paris sur des (grosses) cotes à 4150 euros.
Conclusion
Malgré le fait d’avoir joué des petites cotes on constate donc que le 1er parieur a généré un meilleur bénéfice que le 2ème parieur malgré des cotes qui pourraient sembler ridicules pour la plupart des parieurs tout simplement car la value sur le pari Nadal était plus importante que le pari sur les Warriors (erreur de 5 % dans le 1er et seulement 2 % dans le 2ème). Ces exemples nous démontrent donc plusieurs choses, que l’on peut être gagnant sur le long terme que l’on parie sur des petites ou des grosses cotes et que la hauteur des cotes ne détermine en aucun cas vos bénéfices. C’est la value qui détermine vos bénéfices, plus la value sera grande (plus l’erreur du bookmaker sera grande) et plus vos aurez fait de bénéfices sur le long terme. Néanmoins, même s’il est tout à fait possible d’être gagnant sur le long terme sur des petites cotes, la question qu’il faudrait réellement se poser sur ces dernières c’est : Est – il facile aujourd’hui, dans un monde où le sport est de plus en plus homogène (le niveau des équipes s’étant de plus en plus resserré, dans beaucoup de gros championnats) de trouver des values bets sur des cotes très petites, le bookmaker pouvant souvent sous-estimer grandement le niveau de certaines équipes ?