Comment savoir si vous êtes un bon parieur ?

L’une des plus grandes difficultés dans les paris sportifs est d’arriver à déterminer si les paris qu’on a pris sont bons ou non. Mais qu’est -ce qu’un bon pari ? Comme j’ai pu l’expliquer dans des précédents articles, un bon pari est un pari qui a une espérance de gains positive sur le long terme, appelé aussi value bet, c’est le seul et unique critère qui permet d’identifier un bon d’un mauvais pari. Si vous misez sur une équipe avec une cote à 1.5 qui gagne mais que la cote aurait du être à 1.8 pour représenter les probabilités réelles de l’équipe, même si ce pari est gagnant, c’est un mauvais pari car ce pari a une espérance de gains négative sur le long terme et suivre cette stratégie de sélection vous fera mathématiquement perdre de l’argent sur des milliers de paris.

 

Toutefois comment savoir si ce pari est réellement value, comment savoir si à l’instant T ou nous avons pris notre pari, le bookmaker avait mal ajusté la cote, j’irais même plus loin, comment savoir si notre bilan positif de 50, de 100 voir même de 1500 paris est dû à la chance (variance positive) ou à notre réel talent à trouver des values bets et battre le bookmaker ? Comment savoir si vous êtes un bon parieur ou un parieur chanceux ?

Nous allons voir dans cet article un des meilleurs indicateurs pour savoir dans quelle catégorie vous  vous situez, la closing odd (cote de clôture) et comment l’utiliser.

Définition de la cote d’ouverture et cote de clôture

Les cotes d’ouverture sont les 1ères cotes publiées par le book dans un certain laps de temps avant le début de l’événement, plusieurs jours avant généralement. Elles sont calculées en utilisant les informations statistiques disponibles ainsi que d’autres informations importantes telles que la forme récente, les joueurs clés manquants, etc… Une fois les cotes publiées, elles seront ajustées de façon à maintenir un équilibre en fonction des informations supplémentaires obtenues par les books et des mouvements du marché (sommes d’argent misées sur les différents résultats). Les cotes d’ouverture correspondent rarement à la probabilité réelle du résultat du match, car les books disposent très rarement de toutes les informations entre le moment où les cotes sont émises et le début de la rencontre.

 

Les cotes de clôture sont quant à elles les cotes proposées par le bookmaker juste avant le début du match. Ces cotes sont considérées comme étant beaucoup plus précises car elles tiennent compte de beaucoup plus d’informations telles que toutes les statistiques, les activités de paris (mises des parieurs), les infos de dernières minutes, les niveaux de motivation à gagner et la tendance du marché. Les cotes de clôture sont considérées comme les plus juste du marché. Cette justesse est dû en parti au travail d’analyse du book mais aussi au phénomène de sagesse des foules qui dis que les masses (l’avis, les tendances de tous les parieurs réunis) seront plus proches du résultat correct qu’un expert individuel ne le pense, donc plus le marché est grand, et plus la probabilité que les cotes de clôture soient correctes est grande. Utiliser la cote à la clôture sera de ce fait beaucoup plus pertinent si vous pariez sur un marché de masse plutôt que sur un marché de niche car les informations seront plus difficiles à obtenir pour le book et la sagesse des foules sera moins pertinente du au plus petit nombre de parieurs sur ce marché.

De ce fait, battre la cote à la fermeture dans un marché de masse, comme la Liga en Espagne, la NBA ou la NFL, est beaucoup plus important que de battre la cote finale dans le snooker par exemple étant donné que le snooker est un marché de niche, avec un chiffre d’affaires pour le book plus faibles et de faibles limites de mises, la masse des parieurs ne misant quasiment pas sur ce marché.

Comment utiliser la cote de clôture pour analyser vos résultats ?

Comme j’ai pu l’expliquer plus haut la cote à la clôture est la cote disponible la plus juste du marché, néanmoins elle ne représente pas encore les réelles probabilités d’un évènement car elle contient encore la marge du bookmaker, la cote à la clôture est casi systématiquement une cote avec une espérance de gains négative sur le long terme. Il faudra donc utiliser la cote à la clôture en enlevant la marge du bookmaker pour la comparer à la cote que vous avez prise à un instant T.

Prenons un exemple (fictif) d’un match de Basket entre les Philadelphie Sixers (Domicile) et les Boston Celtics (Extérieur) avec les cotes d’ouverture suivantes sur le book :

  • PHI 1.44 – BOS 2.90  

Au cours de la journée vous obtenez l’information que Joel Embiid (la star des Sixers) sera absente pour la rencontre, il vient de se blesser à l’entrainement, vous voyez donc une opportunité de value et décidez de miser sur Boston avant que la cote chute, vous prenez donc le pari sur Boston à 2.90. Dans les minutes qui suivent le book ajuste ses cotes et propose à la clôtures les cotes suivantes :

  • PHI 1.7 – BOS 2.198

Pour déterminer les cotes réelles (sans la marge du book) il faudra réaliser les calculs suivant que j’ai déjà expliqué plus en détail dans cet article partie « Le TRJ » :

– (1/1.7) x 100 + (1/2.198) x 100 =104.32

– 104.32 – 100 = 4.32   la marge du book en %

– TRJ en % = 100 – 4.32 = 95.68

– 1.7/95.68 x 100 = 1.77

– 2.198/95.68 x 100 = 2.297

Les cotes réelles (après la blessure d’Embiid au coup d’envoi) sont donc :

  • PHI 1.77 – BOS 2.297

En comparant notre cote de 2.9 à celle de la clôture sans la marge à 2.297 on constate bien que notre cote est supérieur et pouvons donc avoir de très grandes certitudes sur le fait d’avoir pris un bon pari, un value bet.

Vous pouvez donc en déduire la marge sur le book que vous avez prise, pour notre exemple 100/2.9 = 34.48, le book à l’instant T de notre pari avait évalué les chances de l’équipe de gagner à 34.48 % alors qu’elles étaient en réalité de 43.54 % (100/2.297 = 43.54). Le book a donc fait une erreur de 9.06 % sur les probabilités de gagner de l’équipe.

Tenir un bilan secondaire des cotes à la clôture sans la marge

Afin de pouvoir vérifier si sur le long terme vous êtes un bon parieur et non pas un parieur chanceux (ou malchanceux) je vous conseille de tenir un bilan secondaire, identique à votre bilan principal mais en rentrant les cotes à la clôture sans la marge au lieu des vrais cotes que vous avez prises (technique beaucoup plus pertinente si vous pariez en mises fixes). Si le ROI de votre bilan principal est supérieur au ROI de votre bilan secondaire alors vous avez fait très probablement du bon travail et avez majoritairement pris des paris values en revanche si votre ROI principal est inférieur alors vous avez surement fait de mauvais choix et il faudra revoir votre méthode de travail et vous finirez en négatif si vous ne faite pas de changement dans vos sélections de paris. Attention avoir un ROI positif ne signifie pas forcément que vous êtes un bon parieur, si votre ROI principal est à 4% mais que le ROI secondaire est à 6% cela signifie juste que vous avez eu de la chance mais que si vous continuez comme ça vous allez finir sur le long terme dans le négatif. Le ROI secondaire étant basé sur la cote juste, le ROI devrait donc logiquement être à 0%, cela vous permettra donc de savoir si vous avez eu une variance positive ou négative au cours de la saison.

Par exemple, imaginons que vous finissez avec un ROI principal de 3% et de -2% sur le secondaire, vous pourrez donc en conclure que vous avez jouez un peut de malchance cette saison et que votre ROI aurait dû être aux alentours des 5% sans la variance négative.

Je vous conseil d’utiliser la cote de Pinnacle à la clôture (sans la marge) pour utiliser cette technique.